Le projet du gouvernement présenté aux acteurs du secteur établit une nouvelle nomenclature prévoyant une augmentation de la base de remboursement (2 600 € pour un fauteuil manuel contre 600 aujourd’hui et 18 000 € pour un électrique contre maximum 4 000 aujourd’hui) et fixe un prix limite de vente.
Les fauteuils dont le coût est en dessous de ces prix limite de vente seraient désormais remboursés à 100%, mais ceux qui dépasseraient ces prix sortiraient de la nomenclature LPPR et ne seraient donc plus remboursés.
Or la grande majorité des fauteuils roulants utilisés au quotidien par des personnes handicapées dépassent lesdits seuils. En effet, il faut compter « entre 4 000 et 8 000 € » pour un fauteuil roulant manuel, et plusieurs dizaines de milliers d’euros pour un fauteuil électrique, « parfois plus de 50 000 », évalue Nathalie Creveux-Bigaignon, porte-parole de l’Union des prestataires de santé à domicile indépendants (Upsadi).
En espérant vouloir contraindre les fabricants à se cantonner au prix remboursé par la sécurité sociale, ce projet de loi ne permettra pas aux personnes handicapées d’avoir un matériel de qualité suffisante pour compenser leur handicap.
Or un fauteuil plus léger, confortable et adapté aux besoins de la personne handicapée est tout autant un élément de compensation essentiel du handicap permettant de garantir une meilleure qualité de vie qu’un moyen permettant de prévenir des complications médicales telles que les escarres et donc de préserver un corps déjà fragilisé.
Outre les problèmes de santé, un fauteuil inadapté pourra également engendrer une perte d’autonomie en empêchant la personne handicapée de réaliser certaines activités quotidiennes.
S’il est essentiel que les seuils soient revus à la hausse, les plafonds de prise en charge devraient concerner tous les fauteuils, même ceux qui les excèdent, afin de permettre à chaque personne handicapée d’avoir un matériel adapté à son besoin spécifique.